Projection du documentaire « Se torno, si je reviens », aux cinémas Actes Sud, suivi de la visite de l’exposition « Ceux de la poésie vécue » à la Chapelle Méjean à Arles et rencontre-débat avec l’artiste Ernest Pignon-Ernest – 2 juin 2017 –
« Ceux de la poésie vécue », exposition sur les grands poètes qui ont marqué notre temps. L’artiste Ernest Pignon Ernest a une fascination pour les poètes tels que Neruda, Rimbaud, Verlaine mais surtout Pier Paolo Pasolini.
En 2015, l’artiste décide de rendre hommage à Pier Paolo Pasolini à l’occasion du 40e anniversaire de son assassinat. Pasolini a annoncé dans ses écrits cette acculturation que nous vivons en ce moment, il nous a averti comme un visionnaire, un poète. Ernest Pignon Ernest a réfléchi comment il pouvait traiter cela et comment répondre à « qu’est ce que vous avez fait de sa mort ? ».
Le collectif Sikozel a suivi Ernest Pignon Ernest dans son aventure italienne et sur les traces de Pasolini. Le documentaire « Se torno, si je reviens » suit le dessinateur dans son périple à Rome, Naples, Matera et Ostie. Des lieux très précis pour leur lien à l’histoire et au vécu de Pasolini, une prise en compte du lieu aussi importante que le dessin, l’œuvre est l’inscription de l’image dans le lieu. L’image s’insère dans le lieu physiquement, c’est à dire qu’elle ne reste pas à la surface comme une affiche, le fait que l’image soit en grandeur nature par exemple, il y a un effet de réel et en même temps son travail est la saisie d’une réalité dans laquelle il vient glisser une fiction. Le choix du noir et blanc renforce cet effet de fiction, le dessin.
L’espace urbain change les contraintes du dessin et exige beaucoup du dessin en lui-même. En effet pour ce projet, il y a eu près de 50 dessins préparatoires dont 5 complets à l’échelle 1, il a ajusté la position du corps, en créant un faux esthétique car le dessin n’est pas toujours vu frontalement, il faut une image simplifiée, visible et compréhensible qu’importe l’angle de découverte du dessin. Le lieu et le moment interviennent dans la réception de l’image.
La recherche est primordiale dans son travail, grand lecteur, en ce moment il se plonge dans la poésie Haïtienne, pour son prochain projet.
Un documentaire, une visite de l’exposition et une rencontre – débat avec Ernest Pignon Ernest et deux membres du collectif Sikozel, cette soirée fut très enrichissante, très forte en émotion.